Aux portes de l’Enfer, knock, knock, knock…ouvrez

4 juin 2014

Aux portes de l’Enfer, knock, knock, knock…ouvrez

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Ph, Wilfried Bakouan. Les Burkinabè aux portes de l’Enfer

Dania a publié le 2 juin sur la plateforme Mondoblog, « Mon séjour en enfer ». L’auteur y dit : « Je suis en enfer ». Ouf, moi je ne sais pas ce qu’il y a dedans, mais suis-je au moins moi à ses portes ? Et de là, je fais knock…knock, ouvrez-moi, je veux voir ce qui s’y passe. Est-ce que c’est pire que chez moi au Burkina Faso ? Tel que je le vois et le pressens, c’est pas évident.

La puanteur des PPTE de Dania et celle de mes exploitations minières et des mes PAS ont la même senteur : la domination impérialiste doublée de la dictature, son valet local. Nos Peuhl ne sont pas moins souffrants que les coupables au fond des Tartares. De cela, je te rassure Dania. Donc, ouvre-moi un peu l’enfer, ton « Enfermement », juste une lucarne pour que je regarde et que je sache depuis mon purgatoire ce qui s’y passe pour de vrai.

Oui, je réalise ton univers du Cameroun. L’Enfer, c’est ça ? Je le vis donc, j’y suis puisque c’est « Oui !» ta réponse. En fait, au Cameroun et au Burkina les gens ne mangent pas les trois plats quotidiens, ils ne peuvent pas les avoir. Ces deux pays sont pourtant dotés de richesses nationales qui devraient permettre de résoudre toutes les difficultés et donner un peu de répit à leur peuple. A moins de dire encore qu’il y a des priorités plus importantes, ou  tout simplement que tout est prioritaire.

La sécurité n’est pas garantie avec Boko Haram qui organise des rapts, des enlèvements de jeunes filles au Nigeria et des attentats perpétrés dans le Cameroun. Il faut le rappeler, les pertes en vies humaines sont énormes.  Si chez Dania, les terroristes font la loi, chez moi ce sont les dirigeants qui sont des bourreaux.

Vie quotidienne à Ouaga

A côté des gratte-ciel qui ont poussé partout dans la capitale sous les coups de boutoir des nouveaux riches, de braves femmes mendient dès l’aube pour obtenir leur pitance au quotidien, nourrir et scolariser leurs enfants. L’inégalité, c’est l’injustice et c’est tout simplement l’Enfer. Ces femmes pauvres ne comptent que pour du beurre, elles n’existent pas, elles n’existent que pour les élections. On en vient à se demander pour qui l’Etat existe en réalité? Pour les plus nantis… Je remarque qu’avec les Programmes d’ajustement structurel dans mon pays, et son rang de meilleur élève des institutions de Bretton Woods, le social n’existe plus, il a foutu le camp et laisser libre jeu aux finances, à l’argent frais. Mon pays est depuis, un concentré de vomissures et d’excréments de la Banque mondiale et du FMI, de pillages des multinationales françaises, canadiennes et britanniques, etc.

Ça irrite, mais Blaise est là

Blaise ne veut pas s’en aller, il s’accroche au pouvoir, c’est pas suffisant ça pour souligner la gravité de notre situation? Il ne fait rien pour le pays, il préfère les médiations, mais il est là.

Aujourd’hui, c’est plus qu’infernal, et pour lui et pour son peuple. La trouvaille : créer chez les couches délaissées-là, la sympathie à son égard en vue d’un référendum (dont lui seul connaît le sens) et modifier l’article 37 de la Constitution. Cette sympathie, il veut l’inspirer avec des mesures sociales, dont le timing révèle en réalité les objectifs qu’il veut obtenir.

Or le peuple a été gardé longtemps sous perfusion sociale dans le seul objectif d’accepter la banalisation de la servitude, alors qu’on prend son argent. C’est de l’argent public, venant du budget national, chose publique. Ce qui justifie les luttes contre le maintien de Blaise au pouvoir. Il n’a pas le droit d’ accaparer avec son clan les richesses du pays. J’ai mal! C’est l’Enfer !

C’est de mon village même, le 10 mai 2014 qu’il a annoncé qu’il ne partira pas, ce Blaise : Satan et Lucifer n’ont pas le même nom, mais n’empêche que les deux sont une même réalité. Mais que faire ? C’est l’organisation et la lutte qui fera le reste. Pas de luttes qui aboutissent sans organisation. Mais les Burkinabè sont pressés et engagent la lutte en rang dispersé. C’est tout simplement l’Enfer !

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